Des artistes belges face à Baudelaire et à la Modernité

Félicien Rops: oeuvres baudelairiennes
Frontispice des Epaves_ de Baudelaire La mort qui danse La parodie humaine Satan semant l'ivraie

Frontispice des Epaves de Baudelaire

Ce Frontispice - eau-forte et pointe sèche - a été réalisé en 1866 à la demande de l'éditeur Poulet-Malassis.

Le squelette occupe la place centrale et symbolise l'arbre du bien et du mal. Les fleurs et fruits symbolisent les péchés capitaux. la citation latine qui entoure l'autruche occupée à manger un fer à cheval "Virtus durissima coquit" (la vertu se nourrit des choses les plus viles) signifie que l'art transcende tout. Le portrait de Baudelaire au sommet de la gravure est emporté par une chimère

La mort qui danse

Crayon gras avec rehauts de craie blanche, La Mort qui danse date de 1865 et est marquée de l'influence baudelairienne. Comme la suivante, elle évoque la femme corruptrice par la syphilis.

La parodie humaine

Cette gravure - mine de plomb, pierre noire et lavis d'aquarelle - appartient à la série de croquis sur le monde contemporain intitulée Cent légers croquis sans prétention pour réjouir les honnêtes gens, réalisée à la demande du bibliophile parisien Jules Noilly en 1878. Elle montre combien le visage attrayant de la femme moderne n'est qu'un masque derrière lequel la mort guette l'homme. C'est la prostituée qui porte en elle la déchéance.

Cette vision, présente dans les deux oeuvres, évoque sans nul doute pour nous Une charogne.

Satan semant l'ivraie

Cette oeuvre - huile, fusain avec rehauts de gouache sur papier marouflé sur panneau - fut réalisée en 1867, année de la mort de Baudelaire. Un diable piétine le sol labouré pour y disséminer l'ivraie, la référence biblique est claire mais celle celle à un poème de Baudelaire, peut-être un peu méconnu: Le squelette laboureur

Rops reprendra le même thème en 1882 mais, cette fois, son diable, posant son pied sur Notre-Dame, lancera sur Paris l'ivraie de la modernité, les graines du mal: la femme.